lundi 3 octobre 2011

Mes premieres impressions de Waskaganish

Recit du 26 septembre, ecrit sur mon carnet de voyage.

Lourszazul est abime. Les petits graviers ont perfore son parechoc arriere deja bien rouille par le temps. Je ne sais quoi penser de ce lieu. Une chose est sur c est que je ne fais rien a part reflechir a ce que je vois ou j entends. Et c est deja pas mal. La nature est eblouissante et vaste. Elle est brute. Une etendue d eau qui scintille sous les rayons du soleil, rencontre la digue de granite faconnee par l homme. Au loin, de l autre cote du fleuve, une banquise d epineux dessine l horizon. Le ciel, quant a lui, est bleu turquoise. Je n ose imaginer l hiver dans ce village ou l ensoleillement est reduit a quelques heures par jour ou lorsqu' encore le ciel devient gris et que la nature semble dormir. Ce que tu ne connais pas, t'effraie peut-etre, me dis-je (ou pitetre comme dise les quebecois).

Aujourd hui j ai rencontre Vincent.
Vincent est ne a chisasibi, un autre village cree dans le nord. Il a toujours habite a la Baie James. Lorsqu il part en vacances, il aime se louer un gigantesque mobilhomme americain qu il attache a son nouveau 4X4 de marque Yukon. Sa destination est generalement l Ontario. C est que nous ne sommes pas loin de cette province. D ailleurs beaucoup de jeunes autochtones cree, dans le village, parle uniquement l anglais. Cela touche majoritairement les autochtones venant de l' Ontario ou l acculturation semble plus importante.
Que reste t il de la culture cree aujourd hui? Le gout de la chasse et de la peche qui touche l ensemble de la poulation.
Ce matin, un homme et une femme ramassaient des feuilles dans les arbres. Intriguee, je m' approche d'eux pour leurs demander la raison de cette cueillette. "Est-ce pour faire du the?" dis-je d'un anglais tres mauvais. L'homme, confus et un peu surpris, appelle sa femme pour la laisser repondre. "Non, non c est pour decorer la salle du bar-restaurant" me repond-t-elle sympathiquement. Je lui explique rapidement mon envie de decouvrir les differentes especes d'arbres et de plantes de la Baie James. Je lui demande donc comment se nomme l'arbre devant nous. Je le connais; c'est un bouleau, mais je ne sais pas le traduire en anglais. La dame, a son tour confuse, me repond qu elle ne sait pas et qu il y a beaucoup d'arbres ici.

Je m'egare. Je te parlais de Vincent. D'ailleurs, je l'ai rencontre grace a France qui m'accueille actuellement chez elle.
France est professeur de francais mais c est aussi une sauveuse de chiens errants ou blesses par l'homme. Donc, Vincent et moi avons fait connaissance dans sa voiture de fonction, en direction de l'aeroport, pour y conduire un chien renverse, il y a quelques jours, qui va etre soigne et adopte a Montreal. Vincent a quatre jobs. Il est pompier, ambulancier, chauffeur de cars scolaires et il travaille pour la securite de la ville. Il se fait plein de frics, comme il se plait a dire. Et cela semble merveilleusement bien lui convenir.
Vincent m'a egalement montre le dernier achat de la caserne, un magnifique camion de pompier rouge, qui vaut une petite fortune parait-il. Vincent trouve que l'intieur ressemble a un avion. Je sens une reelle fierte dans ses paroles a me montrer cette jolie acquisition. Peut-etre que je le croiserai de nouveau avant mon depart pour boire un cafe ou rencontrer sa femme et ses trois fils.












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