Émerveillée encore et encore par tant de beauté.
Seule devant cette immensité,
je me plais à imaginer tous ceux et toutes celles qui comme moi ont décidé de
croire et d’agir pour vivre dans cette réalité oubliée.
Entre l’envie de construire dès à
présent ce nouveau monde et la nécessité de revenir en ville pour participer à
la politique. Je suis prise entre deux temporalités. L’horloge s’est arrêtée
dès que je me suis mélangée au son de la nature. Pourtant, je ne peux me
résoudre à me déconnecter de la lutte urbaine. Je sens encore mon cœur trembler
devant cette rangée policière détruisant notre camp de base, expérience
alternative d’une démocratie réelle en mouvement. Panneaux, tentes, cuisine
collective ont disparu, mais cette force vibrante qui nous a tous surpris,
lorsque ensemble, nous posions les fondations d’un espace commun et vivant,
résonne encore en moi et m’appelle à poursuivre ce commencement.
Je voudrais leur dire de partir
de ces lieux sombres, gris et sans âme, où erre le profit d’un enrichissement
vide de sens nommé besoin, travail, argent, satisfaction et quête de soi.
Il me tarde le jour où je
pourrais moi aussi poser pierre sur
le bois d’une maison chaleureuse où l’amour partagé entre
insurgés de la Terre suffira à rendre
à l’eau sa couleur originelle.
Pour le moment je te glisserai
ces derniers mots, à la noirceur de la nuit qui m’appelle à rejoindre mes rêves
révolutionnaires.
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