mercredi 30 mai 2012

A l'autre bout...


Une heure trente en compagnie du bleu et du jaune, sous le vrombissement continu du moteur.

Juste quelques singes maquillés batifolent devant la caméra.

Amoureuse d’eux-mêmes,
Elles tournoient dans le désir de la séduction.
Attirés avant tout par l’exploration de leurs attributs sexuels,
Elles tournent le dos à la contemplation.

Teintes pastelles et contours voluptueux dessinent les collines boisées, voisines de l’océan.

Direction Victoria,
Cette traversée féerique porte bien son nom.

Merci, je dois dire.
J’y suis. 

  



 






Non / Oui


«  Non, tu ne peux pas prendre une douche dans l’auberge de jeunesse.
- Mais je peux vous déposer mon passeport si c’est au niveau de la sécurité que cela bloque.
- Non désolée, nous ne proposons pas ce service mais tu peux aller à la Cristal pool. »

Une piscine ? Et pourquoi pas ? C’est sûr, j’y avais déjà songé.
Mais je n’ai pas pris mon maillot de bain.
Et je n’ai pas 40 dollars à claquer pour en acheter un.
Oui mais j’ai vraiment envie de me laver les cheveux. Ils sont gras et gras.
Ok, on y va et on verra bien sur place. Au pire je vais devoir me doucher avec ma petite culotte rose.

[…]

Finalement sur la route, je suis de plus en plus enchantée par l’idée de faire deux trois brasses dans l’eau. Je n’ai pas joué au poisson depuis dix mois déjà.
Bon maintenant il ne me reste qu’à choper un  maillot !

[…]

Le gars de l’accueil a été sympa. Il m’a laissé fouiner dans les affaires oubliées. Une chance pour moi elles aient été au préalable lavées !
J’ai trouvé l’unique maillot de bain oublié.
De couleur noire, il date de l’an avt J-C. Il est trop large mais trop petit en longueur.
Tant pis cela fera l’affaire pour une heure. Corps serré mais esprit libéré…

Ah sinon, rigole, moi qui me souciais de me laver en petite culotte. Ici, toutes les femmes se baladent à poil.
Il y a uniquement un vestiaire collectif pour se changer.
Ce n’est pas que je sois pudique mais je préfère prendre l’option toilette pour enfiler ma nouvelle acquisition. Je ne me sens pas tout à fait à l’aise, sûrement à cause de mon épilation de voyageuse un peu précaire...

jeudi 24 mai 2012

Mr Noodles.


Eh bah c’est pas mauvais.
Je préfère Mr Noodles en pot. Il y a trois petits pois et deux grains de maïs en plus et juste l’eau chaude à ajouter. Pas besoin de casserole ni même de faire la vaisselle.
Ouai… En faite cela dépend si le gars de la station service veut bien te servir une eau chaude !
Tout ça pour te dire que c’est fini la nourriture Bio. En tout cas pour l’instant, excepté pour les fruits et légumes, si j’en trouve !

J’ai quitté Nelson ce matin. Peu de temps après, j’suis tombée sur un shop genre dollarama (tout à un euros pour les français) qui va fermer pour liquidation. Là, j’ai acheté 10 sachets de Mr Noodles à 1,50 dollars chaque, soit 15 dollars dix repas.
Ça me rassure un peu car niveau tunes je commence à devenir serrée !
Certes, le vie dans un village alternatif c’est bien l’éclate mais ça coûte des ronds, entre concerts, café bio et huiles essentielles, sans parler des cristaux, perles et achat de semences saines pour préparer l’avenir.
Bref, j’ai quitté Nelson et je suis en train de faire mon deuil à l’instant où je t’écris sur le sable de la plage d’un immense lac qui trempe gentiment les pieds d’une petite chaîne de montagnes. Les corbeaux majestueux de British Columbia tournent autour de Mr Noodles et les aboiements d’un chien au loin me rappellent que la nature est apprivoisée, sans parler des pâtes ! Hihi.


Halte à Greenwood et achat de Mr Noodles





 

mardi 22 mai 2012

Au clair de Lune


Serais-je qui je suis ?
Ce soir,

Ou serais-je le Qi du être ?
Devenir,

Après ce temps à prendre,
Que j'ai pris,

Après tout ce passé,
La Raison sonne

Muse et qualité
Vers le un de l’intérieur,

Sous un Rythme binaire familier,
Me serais je trouver ?

Ce reflet qui m’écho
Fusionne le miroir,

De lumière…




Assembler les pièces du puzzle...






jeudi 17 mai 2012

The spring

Des bulles de bonheur sortent de mes oreilles.

Mon cœur a pris la couleur du soleil et mes pieds dansent aux rythmes des vibrations de la Terre.
Quel bonheur de respirer ce doux parfum qui émane des couleurs de la vie.

Je m’enracine dans ce havre de paix, sous le magnolia aux fleurs blanches rosées.
J’oublie quelques instants les sensations de mon corps pour suivre le chant angélique des oiseaux.

Entre la symphonie des battements d’ailes et eau de la fontaine, je ronronne…
Mes lèvres dessinent le sourire du plaisir.

Je sens mon âme flottée au dessus de ma peau chaude et humide dans cette légère brise printanière.








samedi 12 mai 2012

Se trouver là devant la Création



 

Émerveillée encore et encore par tant de beauté.
Seule devant cette immensité, je me plais à imaginer tous ceux et toutes celles qui comme moi ont décidé de croire et d’agir pour vivre dans cette réalité oubliée.
Entre l’envie de construire dès à présent ce nouveau monde et la nécessité de revenir en ville pour participer à la politique. Je suis prise entre deux temporalités. L’horloge s’est arrêtée dès que je me suis mélangée au son de la nature. Pourtant, je ne peux me résoudre à me déconnecter de la lutte urbaine. Je sens encore mon cœur trembler devant cette rangée policière détruisant notre camp de base, expérience alternative d’une démocratie réelle en mouvement. Panneaux, tentes, cuisine collective ont disparu, mais cette force vibrante qui nous a tous surpris, lorsque ensemble, nous posions les fondations d’un espace commun et vivant, résonne encore en moi et m’appelle à poursuivre ce commencement.
Je voudrais leur dire de partir de ces lieux sombres, gris et sans âme, où erre le profit d’un enrichissement vide de sens nommé besoin, travail, argent, satisfaction et quête de soi.

Il me tarde le jour où je pourrais moi aussi poser pierre sur le bois d’une maison chaleureuse où l’amour partagé entre insurgés de la Terre suffira à rendre à l’eau sa couleur originelle.

Pour le moment je te glisserai ces derniers mots, à la noirceur de la nuit qui m’appelle à rejoindre mes rêves révolutionnaires.






vendredi 4 mai 2012

Petits bouts de vie sur la route des rocheuses




La neige commence à fondre.
Je quitte pour dix jours le parc national de Banff pour Nordegg, petit village voisin. Je t'écris ces quelques lignes sur la route, heureuse de pouvoir marcher sur la terre argileuse et rocailleuse de la vallée. Je vois enfin l'eau des ruisseaux qui longe cette immense chaîne de montagnes. Lourszazul se porte bien. Ses freins n'ont pas lâchés pendant le descente des glaciers. Il semble avoir moins peur que moi. Cela est rassurant. Je m'inquiète pourtant un peu pour sa santé. Son pare-brises est cassé, comme tu le sais, mais sa faille s'agrandit. Il n'aime pas les ralentisseurs et les énormes trous le long de la route qui le fond sursauter; et encore moins les 4x4 américains qui me doublent à 1000 à l'heure en nous envoyant des graviers.


Etre une fille et voyager dans la nature.
Découvrir un spot magnifique. Vouloir s'arrêter; y faire un feu.
Descendre du camion et voir que quelqu'un est déjà passé par là.
S'approcher et trouver un caleçon utilisé devant soi.
Faire demi-tour et remonter dans le camion.
Etre une fille et voyager seule dans la nature.

 
Finalement j'ai trouvé le petit coin de paradis où j'avais le droit de m'arrêter. 
Enfin, je crois.
C'est une aire de camping mais elle n'est pas encore ouverte. Camping, camping, c'est vite dit, avec seulement des toilettes. Mais le mieux dans l'histoire, c'est qu'elle se situe aux pieds de la rivière avec vue sur les glaciers.
Le voile qui recouvrait l'eau a fondu, exceptée une légère croûte de neige qui persiste et fait le bonheur de deux oies sauvages qui s'amusent à aller et venir en chantonnant.
Deux hommes sont également présents et un troisième s'en vient. Il ressemble à Tom, mon ex, même barbe, même profil, même lunette et casquette. Il a l'air rassurant ou c'est moi qui veut me rassurer. J'aurais effectivement préféré être seule, mais pour le coup j'ai pas trop le choix. La nuit ne va tarder à tomber et j'ai aucunement envie de errer sur les routes montagneuses de l'inconnu, ni même de renverser un chevreuil, un cerf ou un animal à quatre pattes.
Les trois gars sont des pêcheurs.
Le lieu semble idéal. Il y a une petite chute d'eau qui termine la rivière. Les derniers rayons du soleil peine cependant à me réchauffer. Le vent d'Avril est encore froid.
Si les lascars restent sages et ne m'approchent pas, je pourrais dire que la journée a été grandiose.
Et qu'il est bon ce petit verre de vin rouge.
Il me manque juste ma gagne de pote pour fêter l'aventure. Parfois la solitude me pèse. J'imagine Stéph à mes côtés, Larry ou "Etoile lunaire".

Que la force me protège...