Tu me blesses quand je te vois brandir la bêtise de l’ignorance.
Est-ce la peur de l’inconnu qui
te pousse à détruire tes semblables ?
Toi, homme des classes aisées qui
se dit civilisé et intellectuel,
Qui se complet dans la
consommation et cette course à l’illusion,
Qui ne voit pas ses enfants se
noyer dans un monde virtuel,
Toi, homme qui nous gouverne et
nous emploie,
Aujourd’hui tu descends dans la
rue pour la première fois depuis maintes années.
Tu cries au scandale lorsque les
chiens de garde des manifestations, que tu as dressé pour ces occasions, se
retournent conte toi.
Désolée ils n’ont pas appris à
différencier, un enfant d’un adulte, un homme d’une femme, un coupable d’un
innocent et encore moins un revendicateur d’un extrémiste comme toi. Ce sont
des brutes aveugles qui accomplissent la mission pour laquelle tu les a formé :
Stopper les troubles faites et punir tout opposant au régime politique en
place. Faire peur au peuple. Instaurer un climat de terreur pour encourager
toute voie citoyenne successible de s’exprimer à se taire
Aujourd’hui tu as connu le gaz lacrymogène,
celui qui maintes fois nous a fait pleurer.
Et pourtant c’est moi qui pleure
devant ta haine que tu continues à alimenter.
Comment oses-tu entraîner la population pour défiler à tes côtés, défendre de pareilles énormités.
Comme dans chaque dictature de la
pensée, les plus désespérés se laisseront porter par une cause raciste et sectaire,
les détournant du combat essentiel : Lui.
Non, pas toi homme sans cervelle tirer
par des ficelles qui brandi des textes des lois à tout va pour empêcher la
récession, l’objectif bidon.
Mais Lui, l’homme invisible
impalpable profondément ancré par des chiffres qui défilent à toute allure dans
des salles de tortures.
Ne vois-tu pas de qui je
parle ? Pourrait on le nommé diable ?
Tu n’es finalement, toi aussi,
qu’une victime, plus bête que méchante, dans ce système ravageur où l’âme a
quitté maintes hommes corrompus, acharnés par la quête du pouvoir.
Tu n’es qu’un pion sans moral qui
a vendu le peu d’humanité qui te restait. Contre quelques miettes d’or, tu t’es
subordonné. Maintenant pris au piège, tu mourras enchaîné, triste, et j’espère en
regrets.
Aujourd’hui, tu t’es battu contre
les tiens.
Sans comprendre, tu te retournes
contre la création.
Chaque espèce vivante, règne
végétal et animal, a une majorité et des minorités. Un petit groupe, et l’on ne
sait pas pourquoi, opère d’une façon différente que ses semblables.
Sans cette petite partie déviante,
il n’y aurait pas d’équilibre. Tu n’existerais pas, tout comme moi.
La différence est nécessaire à la
vie.
Pourquoi t’acharnes tu donc à te détruire ?
Qu’est ce qui t’inquiète tant ? Les enfants des homosexuels ne deviendront
pas à leur tour homosexuels. Ce n’est pas génétique. La minorité ne deviendra
pas majorité et ta femme ne changera pas d’orientation sexuelle en côtoyant des
lesbiennes (même si cela serait peut être mieux pour elle je te
l’accorde !).
Est-ce dans la nature de l’homme
de se combattre ?
Aujourd’hui je suis en colère en
regardant les informations, devant mon petit écran.
Protégée par les quatre murs de
mon appartement, je suis spectatrice de toute cette violence sans fondement. Puis,
la tristesse me vient et je me sens comme toi, impuissante devant la tâche à
accomplir. Nous sommes en désaccord et certainement pour longtemps encore.
Mais un jour je garde espoir que
ton cœur s’ouvre aux savoirs et que ta raison ressente l’immensité et la
pulsation de l’amour, le champ des possibles.
Et tu te diras sûrement : Pourquoi
n’ai-je pas compris avant ? Pourquoi ai-je dormi si longtemps ? Cette
évidence, qui a toujours été, se présente à moi désormais.
Je suis toi et tu es moi. Tu es
mon oxygène et je suis ton corps. Je suis le tout, tu es le rien. Tu es mon
plein, je suis ton vide, toi liquide et moi solide. Je te complète, tu me
remplis. Je t’accepte et tu me guides. Si différent, pourtant si proche. Ensemble,
nous sommes.
A ce moment, je serais là. Et
ensemble, nous serons une arme, bien plus puissante que n’importe quelle bombe
ou papier numéroté. L’air remplira tes poumons et peut être, pour la première
fois, tu sentiras le réel pouvoir de la Vie.